Sujet du podcast :
Dans les années qui suivirent immédiatement, les vichyssois avaient voulu effacer ces stigmates. L’Hôtel du Parc, par exemple, avait été rapidement vendu en appartements. Les habitants disaient alors qu’ils étaient les victimes d’un choix que les circonstances de l’été 1940 avaient dicté sans leur consentement. La ville, d’ailleurs, avait vu ses activités traditionnelles quasi interrompues et, observaient-ils, elle avait compté nombre de résistants.
Très vite cependant, les commémorations se firent discrètes. Vichy, ce n’est pas une ville qui sédimente le passé. Elle est née à la renommée sous Napoléon III, brusquement; elle s’est échafaudée avant et après 1900 à la vitesse d’une cité américaine; c’est une ville de l’instantané qui attend impatiemment des curistes et des touristes qu’ils lui apportent l’argent et les plaisirs. L’objectif dans les années 1950 est d’abord de retrouver le chiffre de curistes d’avant-guerre et le sel des divertissements.
Vichy redevient ainsi la capitale d’été de l’Afrique du Nord française. Les difficultés mémorielles vont commencer quand celle-ci devient indépendante. Nombre de rapatriés s’installent à demeure dans la ville. La tradition locale radicale-socialiste doit s’accommoder de leurs positions politiques sur lesquelles vient se greffer un regain de la mémoire Pétainiste. Et quand, dans les années 1970, les historiens commencent à réévaluer les responsabilités propres de l’Etat français, la municipalité est de plus en plus embarrassée. Néanmoins, elle campe sur une position de plus en plus difficile à tenir : l’avenir d’abord; quant au passé Pétainiste, il interroge la France entière et pas particulièrement la ville. Ce discours a été tenu jusqu’à ces derniers mois où s’impose un nouveau cours.
Ecouter le podcast : La marche de l’histoire – Vichy après Vichy.
A propos de l’émission :
Emission : La marche de l’histoire
Radio : France Inter
Date : 13 juin 2019